L’Insee anticipe une baisse du taux de chômage qui s’établirait à 7,6 % aux 3e et 4e trimestres 2021
« Sur le plan économique, et en particulier sur le marché du travail, l’onde de choc a été largement amortie », estime l’Insee, dans sa nouvelle note de conjoncture diffusée mercredi 6 octobre 2021. « L’onde de choc a, notamment, été très amortie s’agissant du marché du travail […]. Fin 2021, la population active retrouverait sa trajectoire tendancielle et le taux de chômage baisserait fortement dès le troisième trimestre, à 7,6 %, soit quasiment un point de moins que deux ans plus tôt », ajoute l’Institut qui maintient sa précédente prévision de croissance à +6,25 % pour 2021.
« Au premier semestre 2021, l’emploi salarié a augmenté en France [hors Mayotte] : +438 000 entre fin 2020 et fin juin 2021 [dont +148 000 au premier trimestre et +289 000 au deuxième], après –293 000 sur l’ensemble de l’année 2020. Ce rebond a notamment été entraîné, au deuxième trimestre, par le dynamisme de l’activité lié à l’allègement graduel des contraintes sanitaires en mai et en juin », explique l’Insee dans sa nouvelle note de conjoncture publiée mercredi 6 octobre 2021. Ainsi, l’emploi salarié a dépassé en juin 2021, son niveau de fin 2019, avec 145 000 postes supplémentaires.
PROGRESSION PLUS MODÉRÉE DE L’EMPLOI SALARIÉ
« Au second semestre 2021, l’emploi salarié continuerait de progresser mais nettement plus modérément : +56 000 au troisième trimestre et +20 000 au quatrième, soit +76 000 sur le second semestre 2021 », anticipe l’Insee. « Finalement, en deux années marquées par la crise sanitaire, 222 000 emplois salariés nets auraient ainsi été créés entre fin 2019 et fin 2021, contre 217 000 par an en moyenne entre 2015 et 2019 », observe l’Institut.
Avec un emploi salarié qui a bien résisté à la crise en augmentant de 30 000 entre fin 2019 et fin 2020, « l’emploi total (salarié et non salarié) augmenterait de 474 000 en 2021 après –263 000 en 2020, et dépasserait ainsi assez nettement son niveau observé deux ans auparavant (+211 000) », relève l’Insee.
FIN DU RECOURS À L’ACTIVITÉ PARTIELLE
L’Insee prévoit l’extinction du recours à l’activité partielle « à l’horizon de la fin de l’année », ce qui ferait remonter nettement la durée effectivement travaillée des salariés. « Pour les salariés du privé, l’activité partielle estimée à partir de la déclaration sociale nominative des entreprises représentait 4,7 % des heures en moyenne au deuxième trimestre 2021, où le mois d’avril était encore marqué par d’importantes restrictions sanitaires. Cette part s’est réduite à 2,1 % en juin 2021, puis 1,0 % en juillet et 0,8 % en août », observe l’organisme.
BAISSE DU TAUX DE CHÔMAGE
Le taux de chômage est resté quasiment stable aux deux premiers trimestres de 2021, à 8 % au 2e trimestre. Cette stabilité « résulte tout à la fois du fort dynamisme de l’emploi [+189 000, en moyenne sur le trimestre] et de celui de la population active [+173 000] – ces composantes ayant toutes deux été plus dynamiques que prévu », explique l’Institut. « La hausse de la population active depuis le début de l’année s’explique notamment par le retour sur le marché du travail d’une partie des personnes qui en étaient sorties au cours de la crise sanitaire », ajoute l’Insee.
« À l’horizon de fin 2021, la population active continuerait de croître au même rythme qu’au premier semestre, pour retrouver sa trajectoire tendancielle : elle augmenterait de 112 000 personnes au troisième trimestre et de 82 000 au quatrième. Dans le même temps, la hausse de l’emploi en moyenne sur le trimestre serait supérieure : +204 000 au troisième trimestre, avant de ralentir au quatrième trimestre (+97 000) », avance l’Insee qui envisage que « le taux de chômage diminuerait nettement dès le troisième trimestre, de 0,4 point à 7,6 %, et resterait à ce niveau au quatrième trimestre ».